Giniee: Justement, entre parenthèse, c'est la correction et entre guillemets, c'est ce que tu as écrit. Et merci pour le conseil. J'ai changé C'est mieux?
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CHAPITRE 1: Rentrée: 10/10
Nom: Durocher
Prénom: Laure
Date de naissance: 27/06/2001
Classe: 3ème
Option(s) envisagée(s): Latin,Classe européenne,économie
Lv1: Anglais Lv2: espagnol
Ceci est mon formulaire d'inscription au collège St Jean de Brest. J'y entre cette année car nous avons déménagé,moi,mes parents, mon frère et notre chat Mimolette. Avant nous habitions dans la campagne pas loin de Clermont-Ferrant.Ma mère à été mutée ici,à Brest. Le salaire est très élevé et les possibilités d'augmentation sont nombreuses.
Alors moi et Yves, mon frère allons découvrir notre nouveau collège. Il a 13 ans,aussi il est plus vieux que moi mais il est en 4ème. J'ai sauté deux classe et je sens que l'adaptation ne va en être que plus difficile. Car c'est bien connu: Personne n'aime les intellos et, bien que je n'en sois pas une, je me retrouve souvent avec cette étiquette.
Demain,c'est la rentrée. Ma dernière rentrée au collège.Après ça sera le lycée. Peut être qu'ici,les autres élèves seront assez mûrs pour m'accepter telle que je suis. Avant,je n'avais qu'une amie qui avait elle aussi sauté une classe et qui me comprenait elle s'appelait Julia. Mais nous avions tout de même un an d'écart. C'était gênant, quand nous faisions des sorties ensemble elle prenait un tarif adulte (plus de douze ans)et moi qui n'avait qu'onze ans je devais prendre un billet "enfant". Ca me gênait énormément.
Yves m'agace et m'empêche de faire correctement mon sac pour demain. Il n'arrête pas de venir dans ma chambre et de m'insulter et mes parents me disent de l'ignorer. Yves est très jaloux que j'entre en 3ème avant lui alors que c'est lui le "grand" et me le fait sentir au quotidien. Mais qu'est-ce qu'il croit? Que j'ai choisit cette situation? On m'a fait sauter le CE1, ça ne me dérangeais pas plus que ça: une année d'écart avec le reste de la classe, ce n'est pas grand chose. C'est sauter le CM1 qui m'avait dérangée. Je ne voulais pas mais le maître de CE2, le directeur et mes parents ont pris cette décision à ma place et je n'ai pas eu mon mot à dire.
C'est le jour J. J'ai choisit de porter un simple jean avec un T-shirt London, un look pas trop "bébé", et des baskets. Mon sac est prêt, mon petit-déjeuner jeté discrètement à la poubelle. Nous prendront le bus de l'arrêt situé à 5oo mètres de la maison jusqu'au collège.
Pendant le trajet en bus, on nous dévisage Yves et moi. Cependant cette fois ce n'est pas de ma faute:le car est bourré de sixièmes et de cinquièmes et je pourrais bien être l'un deux. Non, cette fois c'est parce que nous sommes nouveaux.
Lorsque nous arrivons devant le bâtiment du collège, je suis sûre d'une chose: je vais me plaire ici.
Le bâtiment du collège paraît est moderne et accueillant. IL est entouré d'un petit parc avec avec une mare et plein de bancs. Les élèves se serrent les uns contre les autres et se font la bise, probablement très heureux de se retrouver. Les surveillants sourient et parlent entre eux.J'avoue que j'ai imaginé un tout petit collège avec un vieux bâtiment gris et une toute petite cours. Avec du vent et de la pluie. Et des crêpes partout: On est en Bretagne,tout de même!
Yves et moi nous regardons, ne sachant pas trop quoi faire: Rester là et attendre la sonnerie où prendre les devants et s'efforcer d'aller faire connaissance avec d'autres élèves? Je décide d'aller faire un tour histoire d'essayer de me repérer dans le collège. Je croise plusieurs groupes de filles probablement en cinquième, la classe où je devrais être si j'avais eu une scolarité "normale". Je leur sourit en retour et me demande si je devrais plutôt me faire des amis de mon âge et en cinquième, quatrième ou des amis de ma classe de 3ème. Je verrais bien.
La sonnerie retentit et nous nous rangeons. Tous les élèves se positionnent par classes: troisièmes A d'un côté, troisièmes B de l'autre et cela jusque F. IL y a donc six classes par niveau. Je cours vers un panneau d'affichage et cherche mon nom. Les professeurs commencent à arriver ; je dois me dépêcher si je ne veux pas être en retard. Mais le directeur commence alors un interminable discourt de bienvenue,ce qui me laisse du temps. Je finis par trouver mon nom: je suis en troisième E. Je gagne rapidement mon rang et mets au fond.Une des filles que j'ai croisé tout à l'heure se dirige vers moi.
Elle: Bonjour, je m'appelle Jasmine. Tu sais, tu est rangée en troisième. Tu es en quelle classe? Cinquième? Quatrième?
Moi(la honte): Euh non en fait je suis en troisième. Je m'appelle Laure.
Elle: Oh je suis désolée,j'ai cru que enfin ... tu vois.
Moi:Ce n'est rien, c'est normal, j'ai sauté deux classes(pourquoi j'ai dit ça?Pourquoi?)
Elle:Wouah! T'es trop forte!
Moi: Non. Tu es en quelle classe toi?
Elle: Cinquième.
Moi: Ah,chouette on a le même âge alors!
Elle: Ouais, c'est cool.(en désignant ses amies) Tu viens nous voir à la récré,on sera là où était tout à l'heure.On pourrait te faire visiter.
Moi:Oui. A plus tard
Yes! Cette rentrée s'annonçait, pour une fois,géniale.
Tous les troisièmes me regardent comme si ils étaient au zoo et moi dans une cage. Ils sont tous plus grands que moi. Pourtant je suis grande pour mon âge. Il ne manquerait plus que ça, que je sois toute petite!
Le bâtiment principal comporte quatre étages et le prof nous conduit au second étage. En parlant du prof celui-ci vient de trébucher et tous les autres s'esclaffent. Il les regarde d'un air de chien battu l'air de dire "pitié,non! Ne vous moquez pas de moi, ne faites pas de moi la risée de la classe dès le premier jour". Je ris aussi pour ne pas passer pour la fayote mais mon rire sonne faux. Tous les regards convergent vers moi :Je crois que j'ai dû rire un peu fort.
La salle de classe est grande. Les tables sont alignées en trois colonnes de deux tables collées. D'un seul élan, tous les élèves se précipitent au fond et je suis le mouvement.Malheureusement, lorsque j'atteint le dernier rang, toute la classe est déjà assise.Il ne reste que trois places: une au premier rang à coté d'un garçon avec sa panoplie du parfait fayot/intello. Si je m'assied à côté de lui, ma réputation d'intello n'est plus à faire.Une autre place est libre à côté d'une fille gothique à l'air antipathique . Enfin, une dernière à coté d'un garçon aux beaux cheveux châtains et à la peau halée. Je m'aperçois que toute la classe à le regard braqué sur moi.
Le prof toussote comme pour me dire de me dépêcher. Le beau garçon me regarde aussi:
Lui-Hey, poupée tu viens t'asseoir?(en tirant la chaise libre à côté de lui) Si Madame veut bien daigner s'asseoir à côté d'un pauvre garçon tel que moi, j'en serais ravi!(fou rire de toute la classe).
Je m'assied, rouge de Honte. Pour moi qui voulait rester discrète, c'est réussi!
Le garçon se penche vers moi.
Lui:Hey! Pourquoi t'es toute rouge?
Moi:Parce qu'il fit trop chaud.(Mensonge)
Lui:Ah, hé m'sieur!on peut ouvrir la fenêtre? Ma copine elle a chaud.
Honte avec un H en triple majuscule. Il m'a appelée "ma copine"! Une fille rit et va ouvrir les fenêtres.
Lui: C'est mieux?
Moi:Oui, oui.merci
Lui:Oh de rien;(en me fessant un clin d'oeil) J'adore venir au secours des demoiselles en détresse, surtout si elle sont aussi mignonne que toi! Au fait, moi c'est Eric.
J'ai dit Honte avec un H triple majuscule? Je me suis trompée c'est avec une centaine de majuscules!
Moi:Laure.
Lui: Hein, c'est qui Laure?
Comme quoi les plus âgés ne sont pas toujours les plus intelligents...
Moi:Ben c'est moi!
Lui:Ah, Ok.
Le prof commence à faire l'appel, il ne manque personne.
Eric: Dis, t'as quel âge? T'aurais pas sauté une classe?
moi:13 ans. J'ai sauté une classe.(Mensonge,mensonge)Et toi?
Eric:Bah, moi tu sais, je suis même pas fichu d'apprendre mes tables, alors... Toi, t'as une tête intelligente.T'as chaud? T'es toute rouge...
Je sens que la journée va être longue...
Le prof nous explique tout un tas de trucs sur le règlement, sur les inters-cours, sur les activités proposées et tout un tas de bla-bla incompréhensible. Il nous a distribué les emplois du temps et j'ai su que j'avis été admise en option économie, latin et classe européenne (1heure d'anglais en plus par semaine). J'ai un emploi du temps chargé, il va donc falloir que je fasse appel aux "capacités exceptionnelles de mon cerveau" (je cite la dame qui m'a fait passer mon texte de Q.I) .Eric n'arrête pas de jeter des coups d'oeil respectueux devant mon emploi du temps surchargé. Lui n'a pris aucune option et il a cinq heures de moins que moi par semaine. j'ai conscience qu'il n'arrête pas de m'observer moi aussi mais je fais comme si je sentais pas l'intensité de son regard sur moi. Lorsque la cloche sonne, tous le monde se lève en grand fracas sans laisser au prof,Mr Romagner (le nom pourri! ),de finir ses explications. Je me précipite vers la sortie, impatiente de fuir tous ces "grands" effrayants. Et surtout, j'essaie de me sortir Eric de la tête.
Je cours presque en descendant les escaliers. Je sais que Jasmine et ses amies ne seront pas encore là lorsque j'arriverai près du petit bosquet, mais je sens que quelqu'un va chercher à me voir et je n'en ai aucune envie. Mais,Eric déboule complètement essoufflé derrière moi dans le flot d'élèves.
Lui:Laure! Laure, attends!
Je ne me retourne pas et continue ma route, faisant semblant de ne pas entendre.
Soudain, une main se pose sur mon épaule.
Eric: Pourquoi tu m'ignorais?
Moi: De quoi tu parle?
Si j'ai bien une qualité, c'est d'être une pro du mensonge.
Eric: Tu sais bien. J'ai bien vu que tu m'avais entendu.
Moi: Bon, qu'est-ce qu'il y a?
Eric: Je voulais juste savoir pourquoi tu étais partie en courant (il a bien insisté sur ce mot) de la classe.
Moi: Je dois aller retrouver mes amies.
Eric: Ah, t'as déjà des potes? T'es vachement rapide!
Moi: Euh, je dirais plutôt des connaissances qui proposé de me faire visiter le collège.
Eric: Je viens avec toi,je les connais peut-être. Elle sont en quelle troisième?
Moi: Non!J'y go, à plus!
Ouf, il ne manquerais plus qu'Eric découvre que j'ai des amies en 5ème et mon mensonge serait découvert.
Je cours comme une folle jusqu'au point de rendez-vous et au loin, j'aperçois Eric qui me regarde. Mes joues me brûlent et je ralentis en arrivant près du bosquet. Jasmine et ses amies sont déjà là.
Jasmine me hèle et je m'approche en essayant de me fondre dans un troupeau d'élèves pour ne pas qu'Eric me repère.
Moi: Coucou!
Jasmine: Les filles, je vous présente Laure, c'est la 3ème qui a notre âge.
Une jolie fille rousse: Salut! je suis Amy.
Une grande brune: Moi, c'est Justine.
Une fille noire: Nolwen.
Encore une autre, blonde cette fois: Je m'appelle Salomée.
Moi: Euh, bonjour.
Justine: On va te faire visiter le collège!
Je me fais entraîner par Jasmine et nous traversons la cour pour qu'elles me montre les toilettes.
Amy: C'est l'endroit le plus important!
Ensuite nous avons le bâtiment d'art et de musique, puis le gymnase. Les filles voulaient me montrer l'aile réservée au sciences mais la cloche sonne et nous devons aller nous ranger.
Cette fois c'est madame Chaps, la prof d'histoire-géo qui nous récupère.
Mme Chaps: Vous reprenez les place que vous a donné votre professeur principal.
Oh non, je vais encore me retrouver avec Eric...
Il me fais un clin d'oeil lorsque je m'assied mais pas de commentaire ...gênant, cette fois-ci.
Mme Chaps nous explique ce que nous allons faire cette année puis nous commençons le premier chapitre, de la géo. Je préfère l'Histoire, mais bon.
A la fin du cours, nous sortons, les autres normalement et moi en évitant de courir. Eric m'escorte sans un mot jusqu'au bâtiment de science. Le prof se présente et nous dit que nous pouvons nous placer ou nous voulons. Je m'assied au deuxième rang et Eric s'assied à côté de moi.
Moi: Désolée
Lui:Pourquoi?
Moi: Pour tout à l'heure.
Lui: C'est rien. Tu mange avec moi ce midi?
Les options ne commencent que la semaine prochaine et Jasmine m'a prévenue qu'elles devaient manger plus tôt car elles reprennaient avant moi, alors après tout, pourquoi pas?
Moi: OK
Eric: Cool!
Le reste du cours se passe plutôt bien mis à part le fait que le prof soit très lent... "Doucement le matin et pas trop vite le soir" ,comme on dit.
Eric me regarde presque tout le temps. C'est bien embêtant parce que ça me déconcentre. Je ne peux m'empêcher de le surveiller du coin de l'oeil, moi aussi.
Pourquoi faut-il que ce garçon soit aussi beau? Euh, pardon, je voulais dire "pourquoi passe-t-il sont temps à me regarder?". La cours est quasi-déserte lorsque nous sortons: les élèves du premier service ont déjà été mangé et les autres sont dans le petit parc, au CDI ou aux toilettes.
Eric: Tu veux faire quoi?
Moi: Ben je sais pas... Il est où le CDI?
Eric:Euh... je crois que c'est par là (il montre du doigt le bâtiment d'art et de musique).
Il attrape ma main et je le suis, sa paume me paraît brûlante.
Eric: Hum... je crois que je me suis trompé.
Moi: Quoi?! Mais tu vas jamais au CDI ou quoi?
Lui:Ben... pas de mon plein gré. En début de quatrième peut-être, avec le cours de français. Je crois que c'est la dernière fois que j'y suis allé.
Moi: Et tu te souviens pas d'où c'est?
Lui: Hé, je suis pas surdoué,moi (il m'adresse un clin d'oeil).
Moi(en prenant bien soin de détacher chaque mot): Je ne suis pas surdouée!!!
Lui:Ok, ok; t'énerve pas. Calme Laure. Calme.
Moi: Euh oui désolée. Je n'aime pas qu'on évoque mon "sautage" de classe intensif.
Lui: S'cuse. Mais t'as sauté qu'une classe!
Moi: Oui enfin,je ... j'aime pas en parler.
Lui: je comprends, j'ai redoublé une classe et j'aime pas en parler non plus.
Quoi?! J'ai mal compris, j'espère: Eric n'a pas 3 ans de plus que moi, quand même?
Lui: Bah t'en fais une tête, mais tu sais c'est vachement dur le CM1.
Moi: J'en sais rien, je te signale que je l'ai sautée, cette classe. 3ans d'écart? Mais c'est ... énorme
Lui: Deux ans. Enfin, comme je suis né le 3 décembre, on peut dire 1 an et demi.
Moi: Oui. Je suis désolée.
Lui: Eh ben, t'es vachement irritable. Tu es toujours comme ça ou c'est parce que tu as tes règles?
Ho la la! C'est the Honte oh my life, là.
Moi: Hein? hum, bon passons. C'est pas grave pour le CDI, je verrai bien. On peut aller manger quand?
Lui: Je vais demander à Kate.
Il reprends ma main et m'entraîne vers un groupe d'une dizaine de troisièmes.
Un garçon blond qui est dans notre classe: Hey, Eric ça a été avec ta "copine"?
Eric (en serrant plus fort ma main comme si il avait peur que je la retire): Ta gueule, Chris! Tu me fais chier. (Notez ce langage très développé).Kate, on bouffe à quelle heure?
Kate: Midi et demie comme d'ab'.
Eric: Merci. Laure mange avec nous.
Kate(en descendant du muret où elle était perchée pour me faire la bise): Salut! T'es la nouvelle qui est surdouée, non?
Eric: Lâche-là. Elle a juste sauté une classe.
Moi: C'est pas grave.
Eric: Alors quand c'est moi tu m'engueule mais quand c'est elle "c'est pas grave"?
Moi: Je...
Un garçon noir se dirige vers nous.
Le garçon: Lâche la. C'est déjà assez dur d'être nouveau, si en plus on t'engueule dès le premier jour...
Eric: Ouais. S'cuse Laure.
Il reprends ma main qu'il avait laissée tomber et pose une autre main sur mon épaule.
Je reste avec Eric et sa bande. Je m'entends plutôt bien avec Kate, Karim, le garçon noir de tout à l'heure et Ilona, une autre fille, la meilleure amie de Kate. Les autres je ne les connais pas encore bien. Eric m'a lâchée un moment pour aller discuter avec Chris et d'autres mecs. Mais il revient et me reprends la main.
Eric: C'est l'heure d'aller bouffer.
Kate: Il'(Ilona en raccourci façon Kate), arrête de draguer Nestor, on va à la cafèt'!
Son amie arrive en riant. Apparemment, la spontanéité ne dérange personne ici.
La cafétéria est immense. C'est le même système que dans mon ancien collège: tu te sers, tu vas payer, tu manges. Alors que les autres se servent en hamburger/frites j'achète une petite salade.
Eric: Tu mange que ça?
Moi: Oui, j'ai pas très faim.
Nous prenons une table immense (on est treize en tout) ; je les regarde avaler goulûment leurs repas et picore quelques tomates. Eric est assis à côté de moi et Kate est en face. Je me sens bien ici tout le monde parle et rit. Une fois le repas terminé (pour moi c'est une fois mes six tomates cerises et mes deux feuilles de salades terminées) Eric m'entraîne à l'écart du groupe.
Eric: Ca va?
Moi: Oui. Pourquoi?
Lui: Tu es toute pâle.
Moi: Ah bon? Je sais pas, c'est peu être la fatigue: j'ai pas beaucoup dormi cette nuit.
Il hoche la tête.
Lui: Et avec eux (en désignant ses amis), ça va?
Moi: Oui. T'inquiètes pas.
Je ne sais pas quoi rajouter mais heureusement la sonnerie retenti et nous allons nous ranger. Espagnol,puis maths et ,enfin, art. Les cours sont fini et -bonne ou mauvaise nouvelle- je suis à chaque fois à côté d'Eric. Il me raccompagne près du car.
Eric: Je rentre à pied, je n'habite qu'a deux rues d'ici.
Moi: Ah, à demain?
Eric: Ben,oui. J'y compte bien.
Il me serre la main avant que je monte dans le bus. En regardant par la fenêtre, je le voit qui reste planté là, sur le trottoir. Yves me fixe et j'ai l'impression en le regardant que c'est mon petit frère. Bizarre avec un B majuscule.
Lorsque nous arrivons à la maison, ma mère et mon père nous attendent sur le seuil.
Mon père: Alors, cette rentrée.
Moi: Super.
Yves: Bof.
Moi: Comment tu peux dire "bof". Tu as vu le collège? Et les élèves sont super sympa.
Yves: Oui, mais j'ai le droit de dire que je trouve ça "bof", non?
Ma mère: On se calme! Laure, lâche ton frère. Vous venez goûter?
Moi: Nan, j'ai pas faim. Je vais dans ma chambre!
Ma mère: Mais... tu ne nous raconte pas ta journée?
Moi: Ce soir. Là,je suis crevée et je dois faire mes devoirs. En plus j'ai pas faim, j'ai bien mangé à midi.
Yves: Menteuse! tu n'as rien mangé à midi.
Moi: Tu me surveille?
Yves: Ecoute Laure, tu étais assise avec les gens les plus populaires de tout le collège. Alors crois moi, quand des gens comme ça entrent quelque part, ça se remarque.
Moi: Mouais, j'y vais.(en regardant mes parents) Mes devoirs m'appellent.(Mensonge)
Mon père: dès le 1er jour?
Moi: Oui.
Je cours dans les escaliers puis ferme la porte de ma chambre à clé. Si je devais résumer ma journée en trois mots ce serait : 1-Honte 2-Mensonge 3-Eric.
Je ne veux aucun commentaire sur le dernier.
Je me couche mais j'ai du mal à m'endormir. Au dîner, j'ai raconter à mes parents ma journée en "omettant" Eric. Pas la peine qu'ils me saoulent avec leur éternel discourt sur les petits amis .Eric n'est pas mon petit ami!J'ai un peu mangé mais je n'ai pas fini mon assiette de pâtes.
CHAPITRE 2: Bizarroïtude
Le reveil est dur. Très dur. Ca me paraît normal étant donné que je me suis endormie à deux heures du matin. Est-ce que les profs acceptent les oreillers en cours?
Eric m'attends à l'entrée du collège. C'est trop mignon.
Lui: Coucou! Wouah, t'as une tête de déterrée!
Moi: Salut, merci, ça fait toujours plaisir. J'ai eu un peu de mal à dormir.
Lui: De rien.
Kate arrive.
Elle: Salut Laure!
Moi: Salut.
Elle: Tu t'es fais rouler dessus? t'as l'air, comment dire... fatiguée.
Eric: C'est ce que j'étais en train de lui dire.
Moi: Vous êtes tellement gentils...
Eric: On rigole Laure! Bon t'as des petites cernes mais ... tu es super belle quand même.
Honte, avec majuscule s'il vous plaît. Pitié que la sonnerie me sauve... Rien. Merci sonnerie. On peut compter sur toi.
Moi(en essayant de parler distinctement): Merci.Toi aussi. (pourquoi j'ai dit ça?! Pourquoi? Sonnerie, s'il te plaît, sonne...)Enfin tu es beau. Pas belle.
Eric incline la tête sur le côté comme s'il ne comprenait pas où qu'il y avait un sens caché à ce que j'ai dit. Dépêche toi la sonnerie...
Lui: Ah. Euh ...Merci.
Ca fonctionne quand même mieux quand c'est lui qui est spontané. Sonnerie s'il te plait,sonne... Dring! Oui, merci sonnerie.
Cours d'anglais. Barbant. Heureusement qu'Eric est à côté de moi(et oui, encore).
Lui: Dis, tu as combien de Q.I?
en fait non, j'aurai préféré qu'il ne soit pas là. Parce que cette question là je la hais.
Moi: 120.
Lui: Menteuse. Tu es surdouée je te rappelle.
Moi: Ok, 168. Content?
Lui: oui. Je m'attendais à un truc dans ce goût là.
Ennui,ennui,ennui, ennui,cours fini,youpi.
A la récrée, je ne sais pas si je dois aller avec Jasmine ou si je dois rester avec Eric. Il fait le choix pour moi en m'attrapant par la taille. Trop agréable. Hum pardon, je voulais dire trop gênant. Nous allons vers son groupe mais restons ensemble, il ne me lâche toujours pas.
Moi: Hum, je vais avec Kate et Il'.
Il ne me lâche toujours pas. Au contraire il me serre contre lui.
Lui: Laure, ne crie pas et ne bouge pas mais t'as une araignée dans le cheveux.
Moi: Ah!!! où ça? (je me dégage) enlève là,enlève là vite!
il s'approche et m'enlève l'énorme monstre(deux centimètres).
Moi: Merci. Merci,merci,merci,merci...
Lui: C'était juste une araignée.
Moi: Quand même.
Je vais voir Kate.
Elle:Waouh, il est raide dingue de toi!
Moi: Qui?!
Kate: Eric.
Moi: Non.
Il': Si.
Moi: Vous voyez vraiment de l'amour partout.
Karim(qui vient d'arriver): Qu'est ce qui se passe?
Il': Eric est raide dingue de Laure mais elle refuse de le reconnaître.
Karim: Pourtant ça saute aux yeux.
Moi: Qu'est ce que vous en savez, d'abord?
Karim: Juste qu'Eric l'a dit à Chris qui l'a dit à Mike qui me l'a dit.
Moi: C'est vraiment n'importe quoi.
Il': On va demander à Eric alors, comme ça on sera sûr.
Moi: Non!!!
Il': Pourquoi?
Moi: Sinon il va croire que je veux savoir parce que moi je suis amoureuse de lui.
Kate: Et ... ce n'est pas le cas?
Moi: Si mais... Enfin non!
Il': Grillée...
Moi: Vous ne dites rien, ok?
Kate et Karim: Promis
Moi: Ilona?
Il': ok,ok si tu veux finir vielle fille c'est ton problème...
Moi: Merci.
Eric: Merci de quoi?
Kate: De ne pas te dire que Laure est amoureuse de toi.
Au secours... Ma vie est fichue!!! Sonnerie, je t'en supplie... sonne! ...
Ilona: Hahaha( son rire sonne faux), j'adore ton humour Kate!
Kate: Moi aussi je l'adore. Tu viens voir Chris avec moi,Il'? A plus Lo'(Mon nouveau surnom).
Un silence gêné s'installe entre Eric et moi. J'ai remarqué qu'il a rougi lorsque Kate a dévoilé mon secret. D'ailleurs il faut que je pense à l'étriper la prochaine fois que je la croise.
Eric: Hum...
Moi: Hum...
Eric: Hum...
Moi: Je répète pas sinon on ne va pas en finir.
Eric:(rire gêné).
Moi: J'adore cette conversation.
Eric: Hum...
Moi: Arrête, j'ai l'impression de parler toute seule.
Eric:(en fait il a rien dit).
Je me retourne et me dirige vers Kate (elle drague encore Chris) pour commencer ma vengeance.
Moi: Kate! espèce de nouille! Je te hais.
Elle: Laure évite de crier Eric est queques mètres derrières toi.
Moi: Tu m'énerve.
Eric: Merci.
Moi: Je ne te parlais pas à toi mais en passant toi aussi tu m'énerve.
Eric: Et qu'est ce que j'ai fait?
Moi: Des trucs.
Eric: Comme?
Moi: Alors tout à l'heure je parlais toute seule et maintenant que tu fais l'effort de participer à la conversation, c'est pour poser des questions débiles.
Eric: Ok... Kate, qu'est ce qu'elle a?
Kate: Ses règles.
Là, je crois que je vais péter un câble... Déjà que je suis fatiguée alors si en plus Kate ne fait que dire ce genre de choses gênantes à Eric, je vais tous les massacrer.
Moi: Hum, Kate, soigne ton humour.
Ilona: En parlant d'humour, la reine des pétasses pas drôle est derrière toi, Kate.
Kate(en se retournant): Linda! Toujours aussi moche, à ce que je vois!
Linda: Kate, toujours aussi gamine, à ce que je vois. Ilona, pas la peine de préciser à quelle point je te trouve cul-cul.(en prennent un ton glacial) Eric...
Eric: Casse-toi,Linda.
Moi(hyper gênée par la tension évidente entre eux): Bonjour, je suis Laure et je...
Linda: Tu es la fille qui m'a piqué mon copain.
Moi: Hein?! Qui ça?
Eric: Elle parle de moi. Ne fait pas attention, Laure, elle délire.
Linda: C'est ça, va te faire voir. Je parle pour vous tous.
Elle tourne les talons, apparemment furieuse.
Kate: Viens Laure. J'ai un truc à te dire. Il'?
Ilona: Je viens aussi.
Eric: Je peux me joindre à votre petite conversation?
Il': Non.
Les filles m'amènent plus loin.
Il': Linda,c'est l'ex d'Eric et comme il a cassé avec elle et comme il l'a fait juste après ton arrivée, tous le monde pense que c'est parce qu'il est tombé amoureux de toi. C'est le cas, d'ailleurs. Et Linda est aussi de cet avis et c'est pour ça qu'elle t'en veux.
J'en ai le souffle coupé: plus direct qu'Ilona, on peut pas!
Moi: Quoi?! T'es sûre, Il'?
Ilona: Ben oui, tu parle à une des deux plus grandes spécialiste de potins du collège, je te signale.
Moi: Et c'est qui l'autre grande spécialiste?
Ilona: Kate.
Moi: Je m'en serai doutée...
Kate: Oui et moi aussi je suis formelle: Linda est jalouse parce qu'Eric est amoureux de toi. Amoureux. Pas ami. Toi comprendre? Ou moi devoir répéter?
Moi: Moi compris. Pas devoir répéter.
Ilona: Ouf, moi cru nous devoir y passer vie.
Kate: Pourquoi vous parlez comme ça?
Moi: C'est toi qui a commencé.
Dring!!! Cours d'espagnol. Eric. Papote. Prof qui parle de l'importance du vocabulaire. Envie irrésistible de dormir.
Ceci était un résumé de mon deuxième cours d'espagnol.
Je pourrai pareil avec le cours de sport mais je sens que je vais avoir besoin de toute mon énergie.
La prof: Bonjour je m'appelle Mme Kasa (encore un nom pourri). Vous faites 400 mètres pour vous échauffer. Allez et au pas de course!
Qu'est ce que je disais... Je cours avec les autres.
Ce cours est enfin fini et on va manger. Aujourd'hui on doit manger plus tôt car on reprend plus tôt. Nous nous asseyons avec un morceau de la bande d'Eric (on ne mange pas tous à la même heure). Aujourd'hui, je prends une petite assiette de pâtes. Avec tout ce sport, je commençait à avoir faim. A l'autre bout de la cafèt', j'aperçois Jasmine et ses amie et je me rend compte que je les avais complètement oubliées. Les pauvres, elles ont dû m'attendre ce matin à leur bosquet. Tant pis. Elles me jettent des regards bizarres.
Nous reprenons par musique, qui est, par excellence, le cours le plus détesté de la classe (à noter que cela ne veut rien dire car personne n'a l'air d'aimer aucun cours, ici, mis à part le fayot de tous les profs, Henri Robert Derabais). Apparemment, "le prof est trop c**, c'est un s****" je ne fais que citer Chris.
Et oui j'aurai très bien pu citer aussi Eric, Kate, Nestor, Ilona, Karim, Jules... Mais Chris est le plus positif étant donné qu'il dort en cours.
Le prof nous observe comme des proies sur lesquelles il s'apprête à sauter. Il multiplie les allers-retours entre les rangs. Lorsque il s'approche de moi je frissonne. Avec ses petites lunettes et ses cheveux gris coupés court, son très long nez et sa démarche de rapace, il fait très peur. Vraiment très peur. Eric me fais de petits clins d'oeil et de petits sourires de l'autre bout de la classe. Parce que le prof a osé. Il a osé nous séparer. Je me retrouve donc assise à côté de Henri Robert machin-truc.
Le prof: Hum, monsieur Dechazeux(Eric), avez vous développé un problème oculaire ou un toc? Si non, vous êtes priés de cesser ces clins d'oeil et ses petits sourires.
Eric: J'ai plus le droit de sourire à ma copine Laure?
Honte avec combien de majuscules? 500?
Le prof: Non. Et vous Mademoiselle Durocher, arrêtez de gigoter (on a plus le droit de "gigoter" quand on a Honte?). Hassera (Ilona), silence!!!(Ce prof est trop fort: Il a réussi à réveiller Chris!).
Silence profond melé de peur.
Le prof: Bien.
Il a donc commencé son cours dans un silence absolu et quand la cloche a sonné, c'est tout juste si je n'embrassait pas la sonnerie de nous avoir délivrés. Merci sonnerie!
Après ce cours de musique atroce, on est tous sortis complètement lessivés.
Moi: Mais c'est un lavage de cerveau, ce truc!
Chris: Ce s***** m'a réveillé! A force de crier il va me faire rater mon cycle de sommeil.
Moi: Mon pauvre... (ironie)
Eric: Qu'est ce qu'on fait? Il est encore plus horrible qu'en quatrième!
Karim: C'est clair. Je propose de le pousser à bout. Une petite dépression nerveuse ne lui ferai pas de mal.
Moi: Sérieux, Karim...
Ilona: Laure, il est sérieux. C'est lui qui devient dépressif ou c'est nous.
Moi: Ok c'est lui alors.
Kate: Bon, on convoque le reste de la classe histoire de les mettre au courant.
Chris: Même Henri Pierre truc?
Kate: Même Henri Pierre Derabais.
Chris: Ouais c'est clair que c'est parents on dû avoir un rabais dessus!(il est mort de rire).
Nous tous: Chris!!!
Chris: Je dénone. Z'êtes pas drôles!
La récrée est terminée. J'y crois pas! Foutue sonnerie détraquée.
Maths. Ennui. Eric est trop mignon. Et oui je crois bien que je suis amoureuse de lui. Il me tiens la main et me parle de tout de rien. Ses cheveux sont brillants avec le soleil qui vient de la cours de récréé (on est près de la fenêtre). Et la je le vois. Eric pose sa main sur mon bras.
Eric: Ca va? On dirait que tu as vu un fantôme.
Sur la clôture du collège. Un truc super grave.
Moi: Derrière. Derrière toi.
Eric se retourne.
Lui: Quoi? Oh p*****!
Moi: Merci pour ta remarque constructive. Qu'est ce que je vais faire? C'est Linda, tu crois?
Eric: Evidemment, tu connais quelqu'un d'autre pour écrire "ça"?
Moi: Holalala! M****! (allez, je m'y mets aussi).
Et oui. Sur le mur du collège, quelqu'un (qui? Linda!) a écrit "Laure sale garce, tu m'a piqué Eric! Va te faire f***** avec ton p***** d'Eric."(tout le monde parle en sortant des gros à tous bouts de champs ou quoi?).
Chris (il était devant nous et vient de se réveiller, le prof de musique lui aurai-t-il vraiment perturbé son cycle de sommeil???): Qu'est-ce qui se passe?
Eric: Sur le mur près de l'entrée du collège. Le tag rose.
Chris (effrayé): Elle est malade cette meuf! Complètement cinglée. Tarée, sale...
Moi: Chut. Ne sort pas le gros mot. On sait. Je vais mourir de Honte.
Eric: Pour la combientième fois en deux jours?
Moi: Hahaha. Attends, t'as remarqué?
Eric: Tu te transformes en tomate pratiquement toute les heures. Alors oui.
Moi: D'accord... (Honte)
Eric: Tu recommences. C'est trop mignon.
Moi: Je... je rougis vraiment?
Eric: Je sais pas... Chris?
Chris: Oui. On dirai une tomate.
Moi: Merci.
Le cours s'est passé sans soucis et avec beaucoup d'ennui jusqu'à la fin. Ensuite physique-chimie. C'est pas mal. La prof est plutôt énergique. Ensuite on part.
Kate: Tu viens chez moi avec Ilona?
Moi: C'est où chez toi?
Kate: Mon père nous prends. A cinq minutes.
Moi: Ok, j'envoie un SMS à mon père.
Ilona: cool.
J'envoie mon SMS et la réponse arrive deux minutes plus tard:
Ok je passe te prendre chez elle à 6h30 c bon?
Je m'aperçois qu'Eric est parti sans me dire au revoir et j'avoue que je suis un peu déçue. Le père de Kate arrive.
Lui: Coucou chérie. Salut Ilona. Ah tiens, une nouvelle tête.
Moi: Bonjour, je suis Laure.
Lui: Boonjour Laure. Tu es la nouvelle?
Moi: Oui.
Lui: Et ca va?
Moi: super! ce collège est génial.
Ilona: Surtout que deux filles super sympa étaient là pour t'accueillir!
Moi: Qui?
Ilona: Ben, Kate et moi,banane!
Moi: Je sais je déconnais.
La maison de Kate est en fait un grand bâtiment carré et blanc entouré d'un petit jardin. Un petit garçon avec les dent du bonheur court vers nous et saute dans les bras de Kate.
Le petit: Kate!
Kate: Frérot! Ca va?
Le petit: Oui. Le médecin a dit que je devrai retourner à l'hosto dans une semaine et si tout va bien je pourrai aller à l'école la semaine prochaine!
Kate: Super, Bill. Tu as pris ton goûter?
Bill: Non je t'attendais.
Ilona: Youhou! on est là.
Bill: Oh, pardon bonjour Ilona. Bonjour Laure.
Moi: Euh bonjour. Comment tu connais mon prénom?
Bill: T'as une tête à t'appeler Laure, c'est tout.
Moi: Ah. C'est Kate qui te l'a dit?
Kate: Non. Je n'ai parlé de toi à personne. Personne pas même mon frangin adoré. Il devine les prénoms et pleins d'autres trucs en général.
Moi: Woauh! C'est dingue!
Bill:Mmm... J'ai faim. On mange?
Ilona: oui!
On va prendre le goûter: Oreos, BN, cookies... Ca m'étonne que Kate et Bill ne soient pas obèse si c'est comme ça tous les jours. Je picore un ou deux biscuits sous le regard ahuri de Bill.
Bill: Kate, pourquoi ta copine ne mange presque rien?
Kate: Je ne sais pas. Laisse Laure tranquille Bill.Elle ne mange jamais beaucoup.
Ensuite nous montons sans Bill dans la chambre de Kate pour regarder un film. Mon père arrive comme promis à 6h30. Ce soir là non plus je ne mange pas trop. Ces derniers temps je n'ai pas très faim, je ne sais pas trop pourquoi. Je prétexte le gros goûter pris chez Kate pour sauter le dessert. Mes parents et Yves se posent des questions, je le vois bien. Je monte me coucher avec 4 mots en tête: Eric, Prof de musique.
CHAPITRE 3: Gros problèmes, moment unique et crises de cerveaux
Vendredi matin, lever difficile. Depuis le début de cette semaine, je dors et mange peu. Je le ressens maintenant. Je crois que je me rendors.
Yves: Laure! grouille on va être en retard pour le bus!
Moi: Hein? Il est quelle heure?
Yves: 8h15. 15 minutes avant que le bus n'arrive, dépêche!
Je m'habille rapidement et saute la case petit dèj mais Yves est trop pressé pour y prêter attention. J'ai très faim mais je mangerai bien à midi, tant pis pour mes céréales.
Eric m'attends comme d'habitude à la grille. Il me prends par la taille mais me lâche aussi tôt car la gentille sonnerie qui sonne toujours au mauvais moment retenti. Anglais...
Eric dors et moi je dessine quand le prof nous remarque enfin:
Lui: Eric,Laure! Allez me chercher des craies au lieu de rester ici. Vous gaspillerez moins votre temps.
Eric n'a pas entendu le prof, sans doute trop plongé dans son sommeil.
Moi: Eric!
Eric: Hein?
Moi: Viens. On doit aller chercher des craies.
Eric: Euh oui oui, bien sûr.( en se tournant vers le prof) je dormais pas, hein!
La prof: Mais oui Eric, mais oui.
Nous nous levons et sortons de la classe. J'ai vraiment très faim. La faim me ronge le ventre et je me sens tout à coup très fatiguée. Nous descendons les escaliers.
Eric: Laure, il faut que je te dise...
Mon cerveau me lâche et n'entends plus.
Eric: Je crois que...
Les mots se mélangent dans ma tête. Je ne sens plus le sol sous mes pieds.
Une voix lointaine: Laure! Laure!
Ma tête pèse très lourd. Je ne heurte pas le sol comme je le pensais en tombant. Quelque chose de chaud et de doux me rattrape. J'entends crier puis, plus rien.
Du noir. C'est tout ce que je sens. Je suis dans les bras de Eric. Enfin je crois. Je ne suis plus sûre de rien. Eric me murmure des mots à l'oreille.
Mes yeux s'ouvrent enfin. Je vois mon lit, ma chambre. Jusque là, tout est normal. Ah et Eric passe la main dans mes cheveux. Mais qu'est ce qu'il fait là?
Moi: Euh... Bonjour.
Eric: Laure! Enfin réveillée. Mais qu'est ce qu'il s'est passé dans ta tête pour que tu arrêtes de manger? T'as pété les plombs?!
De quoi il parle? J'ai raté quelque chose...
Moi: Euh... Là c'est toi qui pète les plombs. J'ai arrêté de manger? Qu'est ce que c'est que cette histoire?
Et à ce moment là, tout me reviens: La prof qui voulait des craies, ma chute dans les escaliers, le noir et surtout... ce qu'Eric disait à ce moment là.
Moi: Non!
Eric: Quoi?
Moi: C'est pas possible. Ok, je me souviens. Trop bien peut-être.
Eric: Hein? Bon je vais pas chercher à comprendre. Tu m'as menti. Tu m'as dit que tu avais sauté une classe.
Moi: Et?
Eric: Tu en a sauté deux.
Moi: Me suis trompée. bon ok je t'ai menti. Je suis désolée, je ne voulais pas que tu me juge, que tu me prenne pour un bébé.
Eric: Bah c'est rien. Tu as autre chose à me dire.
Moi: Euh... Tu m'as vraiment dit que tu m'aimais, dans les escaliers?
Eric: Euh... je ...oui, non. Ce n'est pas de ça que je voulais parler.
Première fois qu'Eric bredouille et rougit. C'est trop mignon.
Moi: Mais, de quoi alors?
Eric: Oh je ne sais pas... peut-être de ta crise d'hypoglycémie! (sa voix montait au fur et à mesure c'est marrant).
Moi: ha. Attends, quoi?!
Eric: Ta crise d'hypoglycémie dans les escaliers.
Moi: J'ai fait ça, moi? t'es sûr? C'est... je pige pas. Je mangeai bien.
Eric: Non! tu ne mangeai rien Laure. Tes parents te voyaient souvent sauter les repas, apparemment. Et à midi tu ne mangeai pas grand chose on plus.
Moi: Je... je ne me rendais pas compte. J'ai... (ma vue se brouille à cause de mes larmes). Pardon.
Eric: C'est tout ce que tu trouves à dire! Pardon? mais... (il ne finit pas car j'éclate en sanglot). Oh mais pleure pas c'est pas la mort non plus, hein.
Il me prends dans ses bras et je n'en fini plus de larmes et de morve. Le pauvre va devoir laver son T-shirt...
Moi: Hum, désolée j'ai... je ne voulais pas arrêter de manger. Je crois que c'est le stress.
Eric: C'est rien, c'est rien.
Nous restons enlacés un instant sans rien dire.
Eric: Concernant ce que tu pense ce que je t'ai dis dans les escaliers pendant que tu étais à moitié dans les vappes, si c'était vrai, tu réagirais comment?
Moi: Je ne sais pas. et toi?
Eric: Comme ça.
Et là Eric me prends par la taille puis il pose doucement ses lèvres sur les miennes. C'est doux, c'est chaud, c'est ...waouh! . La main d'Eric remonte le long de mon dos et s'arrête dans ma nuque. J'aurai jamais pensé qu'un premier baisé puisse être aussi parfait. De petits frisons me parcourent le dos. Eric finit par se décoller. J'ai l'impression que ça n'a duré qu'une seconde.
Eric: Je... je... tu devrais aller voir ton père.
Moi: Ouais. Euh merci.
Je ne sais pas si je lui dit ça pour m'avoir pardonnée, pour m'avoir embrassée où pour m'avoir rappelé l'existence de mon paternel mais je crois que c'est un peu des trois. J'ai embrassé Eric! youhou! (réaction un peu en retard mais bon).
Mon père me regarde comme si j'étais mourante lorsque j'entre dans la cuisine.
Mon père: Ca va?
moi: Oui. plus au moins. Bof.
J'ai embrassé Eric!
Mon père: Cool. On reparlera de tout ça avec ta mère. (voyant ma tête horrifiée) Et oui, ta mère à été prévenue.
Eric m'a embrassée! youpi!
Moi: Ah. Ok.
Mon père: tiens prends des cookies, tu dois avoir faim. Déjeuner dans trente minutes avec Aymeric.
Moi: Ok. Et c'est Eric, pas Aymeric. Je t'aime, papa.
Alors là, c'est le fait d'avoir embrassé qui me fait dire un truc comme ça. Ca à l'air de faire très plaisir à mon père, cependant.
Mon père: Moi aussi ma chérie.
Ah non, à partir de maintenant je suis la chérie d'Eric. Bon, je sais que c'est mon père mais quand même...
Je retourne dans ma chambre.
Moi: Tu aimes les cookies?
Eric: Chocolat?
Moi: Ben oui.
Je me sers d'un cookie avant de lui tendre la boîte. Il en prends un mais ne le mange pas. Il reste là à me regarder.
Eric: hum, Laure?
Moi: Oui? Quoi?
Eric: Est-ce que tu es anorexique?
Moi: Quoi! Mais non! qui t'a raconté ça?
Eric: Hum personne. je me demandais, c'est tout.
Je grignote le biscuit en me demandant comment il peut penser un truc pareil.
Ensuite je me recouche.
Moi: Tu veux une BD? C'est dans le carton à côté de ma commode. Sinon la télé est dans le salon. Je dois vraiment dormir là, je suis désolée de t'abandonner.
Eric: C'est pas grave.
Je me tourne, un peu gênée de dormir devant le garçon que j'aime. Et si je me mettais à ronfler? au secours, scénario catastrophe!
Mes paupières sont lourdes. Très lourdes. J'ai l'impression qu'on est en train de m'hypnotiser. Bon, il faut que je dorme. Noir, tout est noir. Ah non, j'ai juste fermé les yeux en fait. Zut.
A côté de moi, quelque chose de chaud bouge. J'ouvre les yeux et là je vois Eric. Où plutôt, je sens Eric et je vois le dessin de son T-shirt. Je suis pelotonnée dans ses bras.
Moi: Hum,hum. Ca va?
Eric: Ah, bien dormi?
Moi: Oui, oui. Il est quelle heure?
En fait ça ressemble plutôt à "Ouich, ouich chicher quech cheur? Parce qu'Eric me serre un peu fort...
Eric: Hein?
Moi: Chache moich(lâche-moi).
Eric: Je comprends rien. Parle plus fort.
Moi (en criant): Chache moich!
Eric: Hein? Ah désolé.
Moi (respiration super forte): C'est rien. Il est quelle heure? Et... pourquoi tu es là?(à la réflexion je me demande pourquoi je ne me suis pas posé la question plus tôt)
Eric: Midi. Et euh désolé de m'être... incrusté mais tu pleurais dans ton sommeil.
Moi: ah bon? C'est bizarre, je ne me souviens pas. je, je vais aller me changer. On mange d'ici 5 minutes alors...
Eric: Oui, oui.
Moi: Hum-hum
Eric: Ben quoi?
Moi: Si tu te poussais ça se serai plus pratique pour moi de sortir de mon lit...
Eric: Ah! Oups, désolé.
Il se lève et je sors de mon lit. Ma tête me tourne. Je vois de gros points noirs. Tout à coup, je ne sens plus le parquet sous mes pieds. Je me sens tomber sans pouvoir me rattraper. Je tombe... Puis tout deviens noir.
J'entends une voix. C'est Eric. Il s'inquiète. Il s'excuse. Mais pourquoi? Et pourquoi je ne le vois pas? Le noir me prends.
Je parviens enfin à ouvrir les yeux. Ma vision est trouble mais je parviens à distinguer Eric.
Lui: Laurie chérie, ça va? Tu fais encore de l'hypoglycémie...
Il m'appelée "Laurie chérie"? C'est le plus beau jour de ma vie, peu importe l'hypoglycémie et toutes ces bricoles...
Moi: Quoi? (voix hyper pâteuse)
Eric: Qu'est ce que t'as dit?
Je me rends compte que je suis dans mon lit. Eric a dû me porter. et dire que je n'étais même pas consciente... J'ai raté quelque chose!
Moi: Rien, rien. Je peux avoir les cookies?
Eric me tends le paquet et j'en prends un. C'est le meilleur cookie que j'ai jamais mangé.
Moi: Merci. Je pense que ça va aller. Merci de m'avoir portée.
Eric: Oh, de rien. C'était un plaisir. Enfin... pas... tu vois?
hihihi il est trop drôle.
Moi: Oui-oui t'inquiète.
Je vais dans la salle de bain avec un jean et un pull propres. Je me tourne vers le miroir et celui-ci me renvoie mon reflet. J'ai de grosses cernes violacées sous les yeux.
(note à moi même: penser à aller chez le coiffeur!)?
Mes yeux d'un bleu très clair? Ma peau légèrement bronzée? Je ne sais pas.
Je m'empresse de me changer puis de me brosser les dents et de me coiffer, sachant qu'Eric m'attends dehors. Je suis déjà un peu plus jolie comme ça. J'ouvre la porte sur Eric qui m'attendait bien sagement. Très mignon. bien plus beau que moi. je me plonge dans ces eux d'un vert profond. Je me pends à son cou et l'embrasse (je n'ai pas résisté). Il me rends mon baiser). Youpi!!! Je suis trop amoureuse de lui, complètement accro!
Eric: ton père nous appelle, on y va?
Moi: Oui, bien sûr. Je crève de faim!
Ce qui ,pour une fois, est vrai.
Mon père paraît content de nous voir (!?!).
Mon père: Ah, vous êtes là!
Moi: Non on est pas là, on est en haut (j'adore mon humour).
Eric: Quoi? Mais on est pas en haut... Mr Durocher, c'est possible d'avoir des délires après une crise d'hypoglycémie?
Moi: C'était de l'humour, Eric. (soupir) Tu avais compris, papa?
Mon père: compris quoi?
D'accord, donc en fait mon père s'est carrément déconnecté de la conversation. Très classe, vraiment.
Moi: Laisse tomber. Qu'est-ce qu'on mange?
Mon père: Purée, saumon, épinards.
Moi: Youpi...
Eric: Ah bon, t'aime bien ça, toi? T'es spéciale comme fille.
Moi: C'était encore de l'humour(si j'avais été honnête, je lui aurai demandé si il était débile) . T'avais compris papa?
Mon père: Compris... (il a été coupé par moi)
Moi:: Ne réponds pas.
On mange. C'est dégoûtant. Mais je mange parce que j'ai faim. Eric demande à manger un hamburger frites. Ce garçon est pas possible...
Mon père: On a pas ça en stock. Un dessert?
Moi: Nan merci.
Eric: Oui! C'est quoi le dessert?
Mon père: Une pomme ou un yaourt.
Eric: Pas faim, en fait.
Eric me ré-embrasse. Je reste sur ma première impression: Il embrasse bien.
On est dans ma chambre, bien sûr. Heureusement. Eric a un sms. Il arrête de m'embrasser pour le lire.
Eric: Kate et Ilo' (elle a changé de surnom) viennent tout à l'heure après les cours.
Moi: Cool.
Eric: Il est déjà trois heure. P*****, le temps passe vite avec toi. (il rigole)
Il me ré-ré-embrasse.
Eric: Je t'aime.
Moi: Moi aussi, je t'aime.
On s'embrasse encore. J'adore ma vie.
A seize heures, Kate et Ilo' arrivent.
Kate: Laure! Oh my god, tu m'a fais une peur bleue. Ne refais plus jamais ça!
ilo': C'est clair! Oh ma pauvre.
Elles me serrent dans leurs bras.
Eric: hum, hum.
Ilona: Qu'est-ce que tu fais là, toi? Tu n'étais pas censé avoir mal au bid'?
Eric: Disons que j'ai menti à l'infirmière... Mais bon, c'était une expérience traumatisante de voir Laure omber dans les pommes alors je me disais que je méritais bien une journée de congé...
Kate (se marre): T'es trop mignon, tu voulais rester avec Laure...
Eric: Euh... oui.
Mon père (tiens, il était là, lui?): Laure, c'est qui, elles?
Moi: Elles? Mais... oups, j'ai oublié de te prévenir que Ilona et Kate se sont invitées, enfin, que j'ai invité Kate et Ilona... Désolée (petits yeux trop chous genre chat potté).
Mon père: C'est rien. Vous vous voulez prendre un goûter les filles? en fait, laquelle est Ilona, laquelle est Kate?
Kate: Moi, c'est Kate...
Ilo': Et moi c'est Ilona.
Moi:Pour le goûter, on va piquer un paquet de Mars.
Mon père: Ok.
J'ai pris la paquet et nous montons dans ma chambre. Tous le monde se sert et il ne reste plus de Mars au bout d'une minute.Les filles me regardent manger comme si c'était exeptionnel.
Kate: Hum, Laure?
Moi: Oui...
Kate: Est-ce que tu es anorexique?
Moi: Mais non! Qu'est ce que vous avez tous à me poser cette question?
Kate: ben... rien, je me demandais, c'est tout.
Petit silence.
Ilona: Tu as l'air d'aller mieux, Eric. Depuis que tu es entré dans la classe, complètement paniqué... n'est-ce pas?
Eric (rougit): Euh... oui.
Kate: tu aurais dû voir ça Laure... il était trop chou, il pleurait presque tellement il avait peur pour toi...
Eric: Oui, pas de quoi en faire un plat...
Moi: t'es trop mignon.
Je me colle contre lui. Il passe son bras autour de mon épaule.
Kate: Vous êtes enfin ensemble! C'est pas trop tôt...
Eric: Oui! Enfin...
Kate: Et bien, je te préviens, Eric. Si tu brise le coeur de ma petite Laure, je te le ferai payer. Est-ce bien clair?
Eric: Euh... Oui, bien sûr.
Moi: Merci Kate mais je préfère pas penser à ce genre de chose maintenant. On viens de se mettre ensemble, tu sais. Perso, je pense pas encore à rompre.
Eric: Ben, moi non plus.
Ilona: En attendant, on a des cours à vous donner. Et des devoirs à faire...
Moi: Encore? Des devoirs? Pfff...
Kate: On ferai mieux de s'y mettre si on veux avoir fini avant Noël.
Deux exercices de maths, deux pages du manuel d'espagnol et cinquante mots de vocabulaire en anglais plus tard...
Kate: Laure, ca va?
J'ai un léger mal de tête et me sens tanguer.
Moi: Oui... oui ça va.
Je me sens de plus en plus mal. Les voix de mes amis me paraissent de plus en plus lointaines.
Ilona: Laure!
J'ai l'impression que mon cerveau dégouline par terre.
Moi:...hein?
Je ne sens plus mon corps.
Du coton. Tout autour de moi. Je deviens coton. Je me sens bien. Ma tête deviens coton, elle aussi. Tout à coup, un froid polaire m'enveloppe. Je suis dans un igloo. Je cligne des yeux et cette fois je suis dans un désert. J'ai trop chaud et j'ai soif. Des échos me parviennent. Ilona. Kate. Eric. Ouille, ma tête...
Tout est noir, je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Mais j'entends tout.
Eric: Vous croyez qu'elle fait encore de l'hypoglycémie?
Ilona: Je pense. On devrai peut-être appeller son père...
Kate: Non, je pense qu'elle va bien. Ca ne sers à rien de le faire stresser. D'ailleurs, il appelerai probablement une ambulance. Laure n'a franchement pas besoin d'un séjour aux urgences...
Eric: Mmhh. Disons que si d'ici cinq minutes, elle n'est pas réveillée, on prévient son père. Ok?
Ilona: Oui
Youhou, j'entends là. Foutue bouche qui refuse de s'ouvrir! Je fais des efforts démesurés pour bouger, mais je suis apparemment incapable de contrôler mon corps...
Ilona: Qu'est ce qu'on fait? Je ne supporte pas de rester là à ne rien faire.
Kate: Tu tiens vraiment à te replonger dans ce texte passionnant qu'on doit faire pour lundi en français...?
Ilona: Non! Je reste là, en fait.
Pfff... Pourquoi mes yeux refusent-t-ils de s'ouvrir? C'est pas possible, mon cerveau a un problème, ou quoi?! Eric me caresse tendrement la joue. Ouvrez vous, satanés jeux!
Eric: Elle est belle.
Ilona: Laure? Oui, elle est plutôt mignonne.
Eric: Plutôt mignonne? Magnifique, oui!
Kate: Hum, hum. Eric, elle entends peut-être ce qu'on dit.
Bravo, Kate! J'aurai pu écouter encore plusieurs compliments, si tu n'avais pas mis ton grain de sel dans la conversation.
Eric: Ah, oui. Tu entends, Laure (silence de trois secondes). Non, elle entends pas.
Kate: T'es c**! (rire)
Espèces d'yeux! (pire insulte que j'aie trouvé).
Ilona: On va chercher son père?
Kate: Ilo'! Ca fait une minute, même pas qu'on dit ça.
Ilona: Mais ça m'énerve de rester là à rien foutre.
Kate: Je sais, je sais. Mais taisez vous un peu, tous les deux!
Eric: Non! Le but de ma vie est de te faire péter un câble! Lol.
Kate: P*****, vous êtes de vrais gamins, tous les deux.
J'entends un léger grincement. Je crois que c'est ma porte qui s'ouvre.
Ilona: (sursaut) C'est qui, ça?
Eric: Un chat.
Ah, apparemment Mimolette, mon chat, est entrée dans ma chambre. Ma petite Mimolette adorée... Réveille-moi! Je veux ouvrir les yeux.
Mimolette miaule, puis saute sur mon lit. Je sens ses pattes toutes douces et chaudes qui me marchent sur le ventre. Je sens aussi son souffle chaud dans mon cou, ses léchouilles sur mon visage. Son ronronnement se fait plus fort lorsqu'elle s'installe confortablement sur mon visage. Ses poils soyeux me chatouillent le nez et Je suis prise par une irrésistible envie de rire. D'ailleurs je le fais.
Moi: Yes, j'ai repris possession de mon corps. Et Eric, oui, j'entendais.
Mon chat me regarde, outrée que je lui souffle autant d'air à la figure, tourne les talons et sors de ma chambre. Quant à Eric, Ilona et Kate, il me regardent, bouche bée.
Eric: T'es dingue.
Ilona: Clair. T'entendait et t'as rien dit.
Kate: Tu vois, Eric, j'avais raison: Elle entendait tout ce qu'on disait.
Eric: Mais, b*****, pourquoi tu bougeais pas?!
Moi: Mais, b*****, parce que je pouvais pas! Je n'arrivais pas, ne serai-ce qu'a ouvrir les yeux.
Eric: Ah... J'ai compris.
Moi: Magnifique, je peux avoir un cookie ou un truc à bouffer.? Je crève la dalle.
Ilona: Euh, oui. (elle me donne le paquet) Ca va?
Je croque un biscuit. Miam!
Moi: Mmh... bof. Je viens juste de faire une crise d'hypoglmachintruc mais à part ça, tout roule.
Silence.
Kate: Euh... c'était sensé être drôle?
Moi: Oui, mais apparemment, vous avez un humour très différent de celui de Clermont-Ferrand.
Kate: Je pense que je vais rentrer.
Ilo': Me too, je rentre avec elle. Te laisse pas mourir de faim, Laure.
Eric: Je crois que je devrais y aller aussi. On se voit demain?
Kate: Ah non! Demain, Laurie vient faire du shopping avec nous.
Moi: Ah bon? J'étais pas au courant.
Ilo': Maintenant si. Le père de Kate passe te prendre vers 11h30 demain. A plus!
Kate: A demain, Lo'. A lundi, Eric.
Eric: Bon, bah salut.
Eric m'embrasse pour me dire au revoir et j'entends Kate émettre un commentaire.
Ensuite, il s'en vont et je me retrouve seule. Il est déjà 18h15. Ma mère sera de retour d'ici cinq minutes. Assez pour me préparer psychologiquement au cauchemar d'une conversation mère/fille sur l'anorexisme. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Inspirer...
307 respirations plus tard...
Ma mère: Mon coeur? Je peux entrer?
Moi: (non, au secourt!) Oui, oui.
Ma mère ouvre timidement la porte. Elle porte un tailleur bleu plutôt pas mal comparé aux fringues qu'elle me faisait porter à huit ans. Moche, en fait.
Ma mère: Hum, ça va?
Moi: Oui...
Ma mère: Heu... je sais ce qui c'est passé à ton collège et je m'en veux de ne pas avoir remarqué qu'il y avait un problème.
Moi: Oui...
Ma mère est capable d'entamer un monologue sans s'en rendre compte, ce qui est parfait car ça m'aide à dormir.
Ma mère: Et euh... j'ai euh... tu veux en parler?
Moi: Oui...
Ma mère: Vas-y, je t'écoute.
Moi: Hein!? (il faut écouter, la prochaine fois que ta mère te parle Laure!) Non! Je veux dire non! Je... il n'y a aucun souci. Tout va bien m'man. Juste le stresse. Oui, le stress et euh la fatigue et.... (tu t'emmêle, Laure!)
Ma mère: Et... tu as bien mangé, ce midi? Et au goûter?
Moi: Mais oui! J'ai vidé un paquet entier de cookies!
Ma mère: Donc... tu n'est pas devenue ano... anorexique...?
Moi: Ben non! Je suis peut-être pas la fille la plus gourmande de a Terre, mais pas au point de... de... tu vois, quoi!
Ma mère: J'en ai un peu parlé avec ton père et on pense que tu devrais aller voir un psy.
Moi: Quoi?!
Mes parents sont fous! Dingues! Complètement débiles!
Moi: Non! non, non, non. Je vais super bien. Ma vie est géniale. Ok?
Ma mère: Bon, si tu le dis... mais la prochaine fois, si tu refais un truc dans ce goût là!
Moi: Je ne referais jamais ça! Les cookies c'est trop bon. (rapport?!!!? je crois que je fais une sorte de crise de cerveau. Ca existe, d'ailleurs une crise de cerveau?)
Ma mère: Laure! Oh mon bébé!
Elle me prends dans ses bras et tout à coup je me sens moins bizarre.
Moi: Maman! Ca va? Tu nous ferais pas une crise de cerveau?
Ma mère: Une quoi ?
Moi: Rien, rien.
Les adultes ne pigent jamais rien à rien. C'est désespérant.
Moi: Ah oui, je peux aller faire du shopping avec Kate et Ilo'?
Ma mère: Kétéilo? C'est qui?
Moi: (soupir désespéré) Kate et Ilona. Deux de mes amies.
Ma mère: Deux de ... tu t'intègres drôlement vite, non?
Moi: oui, c'est ça. Alors, je peux?
Ma mère: Tu es sûre que c'est une bonne idée de te faire des amies, à ton âge?
Moi: C'est quoi, cette question idiote?
Ma mère: Pardon, oui tu peux.
Quels engins, ces parents!
Moi: Cool, merci. Elles passent me prendre à 11heures.
Ma mère: Ok, OK.
Moi: On mange quand, je crève la dalle!
Ma mère: Laure, ne me parle pas comme ça!
CHAPITRE 4: Pizzas et minis-jupes
Ce soir, va savoir pourquoi, on a commandé des pizzas (ma mère en aurait-elle marre de la cuisine peu ragoûtante de mon père, et un peu la flegme de cuisiner?). Va aussi savoir pourquoi ma mère et mon frère m'observent mi-nu-scieu-se-ment manger. Comme si le fait que l'être humain ai besoin de manger était la nouvelle du siècle! Pfff... le dînner s'éternise et traîne en longueur. Re-Pfff...
Moi: Je peux quitter la table?
Ma mère (air misérable): Mais... tu n'as pas mangé grand chose...
Moi: M'man, j'ai pratiquement mangé un pizza entière.
Ma mère: Mais, c'est pas beaucoup.
Moi: ...(à court d'arguments)
Pas beaucoup? Pardon mais je n'ai pas un estomac de la taille de mon père!
Tic-tac-tic-tac-tic... On a pratiquement rien ramené de Clermont, mais il a évidemment fallu qu'on ramène cette pendule pourrie.
Yves: La miss n'a donc pas fait tout un cinoche pour faire parler d'elle, elle est bien anorexique!
Moi: TG!
Ma mère: Ne parle pas comme ça!
Yves: Pétasse!
Ma mère: Yves! Ne parle pas comme ça à ta soeur!
Moi: Boloss!
Ma mère: Laure! Arrêtez ou vous êtes privés de télé et de sorties pendant deux semaines!
Moi: Ok, c'est bon, il suffsait d'avancer cet argument en premier et on aurait arrêté tout de suite, tu sais...
Ma mère: Vous êtes vraiment intenables, en ce moment, tous les deux!
Moi: Oui, c'est ça... On peut quitter la table?
Ma mère: (soupir) Bon, d'accord.
Moi: Ouf!
Je bondis sur mes pieds et cours pratiquement jusqu'à ma chambre. Là, je mets la musique à fond et me jette sur mon lit. Je n'en peux plus. Cela fait trop d'émotions pour une seule journée. Je suis fatiguée.
Bip-bip-bip!!!
Moi: Hein?! Quoi? Grrr! Fichu réveil! Alors hier t'as pas sonné alors que tu devais, mais aujourd'hui, tu dois pas et tu sonnes. Tu m'énerves!
Yves (de sa chambre): Laure! Tu fais c****!
Moi: Désolée.
Je me retourne dans mon lit. Il est 6h30... Je tente, en vain, de me rendormir. Je suis crevée. Mais au bout d'une demi-heure de comptage de moutons (ce truc, ça marche pas), j'en ai ma claque et descend prendre mon petit dèj'. Mais seule devant mes céréales, je suis bloquée. La nourriture me dégoûte. J'ai l'impression que le lait sent mauvais. Que le pain est sans goût. Chaque bouchée est un calvaire. Je laisse tout en plan et court vomir aux toilettes. Et si ma mère, Yves, Kate et Eric avaient raison? Et si j'étais réellement anorexique?